N°102 - Janvier - 2025  
  ACTUALITES INTERNATIONAL
 

    Les nouvelles compétences recherchées dans l’agroalimentaire

    L’industrie agroalimentaire a vu ses métiers évoluer significativement ces dernières années, en réponse à la numérisation, aux attentes des consommateurs et aux impératifs écologiques.
    Avec la numérisation qui s’accélère, les attentes des consommateurs qui évoluent sans cesse et les impératifs écologiques de plus en plus présents, les fonctions se redéfinissent dans l’industrie agroalimentaire, en particulier dans six domaines clés.
    Production : de l’opérationnel à l’optimisation des process
    La production est habituellement centrée sur le suivi des chaînes de production et le contrôle de qualité. Aujourd’hui, le métier évolue vers la gestion et l’optimisation des automates. La surveillance des robots, l’interprétation des données de capteurs intelligents et des lignes de production font partie intégrante du métier. Les compétences requises sont la connaissance en robotique et automatisation, la maîtrise des outils de maintenance prédictive, des systèmes IoT et l’analyse de données.
    Qualité : la sécurité numérique et environnementale
    Les exigences de traçabilité, de sécurité alimentaire et de normes environnementales se sont accrues. L’équipe qualité ne se concentre plus uniquement sur le produit, mais sur toute la chaîne d’approvisionnement. Avec des enjeux liés aux allergènes, aux OGM et à l’empreinte carbone, la fonction inclut aussi les normes écologiques. Beaucoup de nouvelles connaissances sont nécessaires comme la maîtrise des certifications environnementales et la gestion de la traçabilité numérique comme la blockchain.
    Logistique : l’optimisation des flux avec l’IA
    Ces métiers visent principalement la gestion des stocks et les flux de marchandises. Récemment, l’intelligence artificielle et le big data permettent d’anticiper la demande, d’optimiser les flux en temps réel et de réduire les gaspillages. Les logisticiens doivent travailler avec des algorithmes prédictifs et veiller à la durabilité des modes de transports. Les compétences recherchées sont la gestion des systèmes d’IA et d’exploitation des données, l’optimisation de la chaîne logistique, la maîtrise de la logistique durable.
    Marketing : la personnalisation des cibles
    Alors qu’autrefois la promotion visait un large public, les campagnes s’adaptent aujourd’hui à chaque tendance de consommation bien définie : bio, végétarien, superaliments ou alimentation fonctionnelle. Le marketing doit répondre aux attentes d’un public mieux informé, notamment grâce aux réseaux sociaux. Les compétences en marketing digital et réseaux sociaux, la compréhension des attentes spécifiques des consommateurs en matière de nutrition et de bien-être (produits bio, sans allergènes, etc) et la maîtrise des outils d’analyse de données sont devenus essentielles.
    R&D : la recherche de solutions durables
    Au-delà de la création de recette, la R&D doit répondre à des défis comme l’optimisation des ressources, la durabilité des ingrédients, la production d’aliments à faible impact écologique et l’intégration de nouveaux ingrédients (protéines végétales, substituts de viande, etc.). Les nouveaux savoirs s’orientent autour de la science des matériaux et des aliments pour concevoir des produits durables, l’alimentation fonctionnelle, les nouvelles denrées et la réglementation.
    Achats : l’approvisionnement responsable
    Le métier d’acheteur, auparavant centré sur la négociation de contrats avec les fournisseurs, se positionne sur l’approvisionnement durable. En réponse aux attentes de transparence et d’éthique, l’acheteur doit garantir que son sourcing est responsable, que l’empreinte carbone est maîtrisée. L’expertise en évaluation des pratiques durables et éthiques, les compétences en gestion de la traçabilité et des certifications écoresponsables sont nécessaires.

      3 conseils face à l’évolution des métiers
    • 1 - Les professionnels de l’agroalimentaire doivent maîtriser leurs fonctions traditionnelles.
    • 2 - Se former aux compétences nouvelles notamment sur les technologies numériques.
    • 3 - Intégrer de nouveaux talents dans un contexte qui évolue sans cesse (attentes des consommateurs, impératifs écologiques…).

    La lyophilisation en quête de nouveaux marchés

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    Les produits lyophilisés sont destinés aussi bien aux situations extrêmes, comme pour les astronautes, les navigateurs ou en cas de catastrophe naturelle, que pour des expériences sensorielles nouvelles.
    Lors du Sial, qui s’est tenu en octobre dernier, les produits lyophilisés étaient particulièrement nombreux surfant sur différentes tendances allant de l’alimentation de survie aux nouvelles expériences sensorielles. Selon une étude de Future Market Insights, le marché des produits alimentaires lyophilisés devrait atteindre 30 Md$ en 2024 et monter à 56 Md$ en 2034 soit un taux de croissance annuelle moyen de 6,3 %. Si les fruits lyophilisés représentent plus de 40 % du marché, de nombreux autres produits arrivent sur le marché.
    Aussi appelée « Space Food » parce qu’utilisée par l’aérospatiale, la technologie de lyophilisation permet de développer des aliments avec une très longue DLC, sans additifs ni conservateurs, tout en préservant les qualités nutritionnelles et organoleptiques du produit. Les produits sont aussi plus légers, moins encombrants et faciles à remettre en œuvre. Ainsi Antarta Original Space food propose des menus lyophilisés en sachet allant des jus aux solutions repas.
    Outre les astronautes, les produits sont utilisés par l’armée, les skippers (ils accompagnent probablement les navigateurs du Vendée Globe), les randonneurs et autres sportifs. Avec le dérèglement climatique, des produits sont également développés pour faire face à des situations d’urgence (tremblement de terre, tsunami, inondation, cyclone…). Nutridry, par exemple, propose la gamme Emergency food, composée de plats lyophilisés en conserve avec une durée de vie de 25 ans !
    Autre tendance, plus ludique, la lyophilisation surfe également sur la vague des nouvelles expériences sensorielles qui autorise le métissage des goûts, des textures, des couleurs. Sur le Sial, il y avait ainsi beaucoup de bonbons et snacks lyophilisés. On peut citer Cruchblast, qui propose des bonbons de type Skittles lyophilisés avec un côté croquant et fruité, Easy bites, qui enrobe de chocolat blanc des fraises lyophilisées, ou encore les petites bouchées de yaourt pour enfants de chez Little Fingers.
    Le coup de cœur de NutriMarketing va à Super Garden pour sa Star Candies (photo), une glace à la vanille lyophilisée de couleur noire qui, évidemment, ne fond pas dans la main, mais qui apporte le même goût crémeux qu’une glace à la vanille classique…. À consommer on-the-go, par tous les temps, sans risque de s’en mettre plein les doigts !

    Ce qu’il faut retenir du plan de croissance de Nestlé

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    Sous la houlette de son nouveau directeur général, Laurent Freixe, le groupe suisse Nestlé prévoit de filialiser ses activités d’eau et de boissons haut de gamme, de renforcer les investissements dans la publicité et le marketing, tout en lançant un plan de réduction de coûts.
    Trois mois après son arrivée aux commandes du groupe suisse, le Français Laurent Freixe a dévoilé, le 19 novembre, aux investisseurs, son plan stratégique afin d’améliorer la croissance et la rentabilité du géant mondial. L’objectif est de regagner des parts de marché et d’augmenter les volumes de ventes dans un contexte économique difficile.
    Parmi les principales mesures phares, le groupe prévoit de séparer son activité eaux et boissons prémium au sein d’une nouvelle filiale, à partir du 1 er janvier 2025. Une décision qui pourrait ouvrir la voie à un désengagement éventuel, à terme. Nestlé avait déjà cédé en 2006 la fabrication et la commercialisation de ses produits laitiers en Europe à une société détenue à 60 % par Lactalis et à 40 % par Nestlé. Dix ans plus tard, il avait créé, dans la même optique, une coentreprise (Froneri) pour ses glaces, avec le Britannique R&R. Plus récemment, le groupe s’est délesté de son activité européenne de pizzas surgelés, en 2023, à la suite du scandale sanitaire de Buitoni en France.
    Autre décision du plan de Laurent Freixe : les investissements dans la publicité et le marketing seront portés à 9 % des ventes totales d’ici fin 2025 pour soutenir la croissance, contre 7,7 % en 2023. Le groupe souhaite soutenir en particulier ses marques phares, telles que Nescafé et les soupes instantanées Maggi. « Pour que nos marques s’imposent sur le marché, nous devons investir », a insisté Laurent Freixe.
    La marque de biscuits au chocolat KitKat a d’ailleurs signé récemment un accord de parrainage mondial avec la Formule 1, tandis que le budget marketing de la marque a été augmenté de près de 20 %, cette année.
    Un plan d’économies de 2,7 Mds€
    Le n°1 mondial de l’agroalimentaire prévoit, par ailleurs, des économies d’au moins 2,5 milliards de francs suisses (2,67 milliards d’euros) d’ici à la fin de 2027, en plus des réductions de coûts déjà en cours d’environ 1,2 milliard de francs.
    « Notre plan d’action améliorera également notre manière d’exercer nos activités, nous rendant plus efficaces, plus réactifs et plus agiles. Nous pourrons ainsi offrir de la valeur à toutes nos parties prenantes », a déclaré Laurent Freixe, dans un communiqué du groupe.
    À moyen terme, Nestlé prévoit une croissance organique de plus de 4 % dans un environnement opérationnel normal et une marge bénéficiaire sous-jacente de 17 %, contre une croissance organique des ventes d’environ 2 %, attendue en 2024.